le monde souterrain


  • Gouffre de Padirac (rivière souterraine à 103 m de profondeur, lac de la pluie avec sa grande pendeloque une stalactite de 60 m de haut)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le gouffre et la rivière souterraine de Padirac

Le gouffre et la rivière souterraine de Padirac sont considérés à juste titre comme un des sites les plus pittoresques de France. C'est le spéléologue E.A. Martel qui le premier, en 1889, découvre et entre- prend l'exploration de la rivière souterraine qu'il va poursuivre au cours d'une dizaine d'années. Depuis cette période, sous l'impulsion de G. de Lavaur et de J. Lesur, de nombreuses expéditions se sont succédé. Le réseau de galeries exondées topographié atteint actuellement plus de 22 km. Les explorations en scaphandre autonome, principalement effectuées par B. Léger, F. Le Guen et A. Beaucheron, ont ajouté plus de 5 km de galeries noyées entre l'aval de la rivière souterraine et la vasque de la fontaine Saint-Georges de Montvalent.

Pour le naturaliste, visitant le gouffre de Padirac, l'utilisation du guide géologique régional « Aquitaine orientale »* ou du guide de tourisme Michelin (vert) sera pleine d'enseignements.

Nous donnons seulement ici quelques compléments, concernant la géologie et la morphologie du site, et permettant d'en valoriser la visite.

Le puits de Padirac, remarquable gouffre d'effondrement, traverse, de son orifice à la « source» de la rivière souterraine à 103 m de profondeur, la formation de Cajarc (Bajocien supérieur et Bathonien inférieur). Celle-ci est caractérisée par des calcaires en bancs épais. La petite terrasse à 15 m de profondeur environ, a été aménagée sur un replat correspondant à un niveau plus argileux (discontinuité D14); celui-ci est responsable de suintements d'eau dans le puits et de la présence de plusieurs sources sur le plateau.

La galerie de la Source est un très bel exemple de galerie creusée en écoulement libre; les joints de stratification sont mis en valeur par l'érosion différentielle. Dans ce tronçon, on est surpris par l'horizon- talité des bancs calcaires et par l'absence de fissuration (pas de ruis- sellement). À proximité de l'embarcadère, 1 m au-dessus du sol, un niveau à géodes calcitiques marque la discontinuité D12 limitant au sommet la formation d'Autoire. Cette observation, qui paraît anodine, indique à l'hydrogéologue que la rivière de Padirac est localisée en ce point 70 m au-dessus des marnes toarciennes (mur imperméable des circulations karstiques du causse de Gramat), et non immédiatement au-dessus comme le mentionne la plupart des guides touristiques. En fait, cette position perchée au-dessus du mur imperméable est responsable de l'existence d'une rivière inférieure, à débit d'étiage plus important et qui coule à la verticale des galeries visitées.

• Gèze et Cavaillé (1977), Paris: Masson édit.; itinéraires 1 et 5.

 

La salle du Grand Dôme, dont la voûte domine la rivière souterraine de 90 m, n'est séparée de la surface du sol que par une dizaine de mètres de calcaires. L'évolution morphologique de cette salle peut, par effondrements successifs, former dans l'avenir un deuxième gouffre de Padirac. À son voisinage, la fissuration ouverte des parois et des voûtes permet un suintement d'eau chargée en carbonate de calcium. Le dépôt de ce minéral est à l'origine de l'harmonieux concrétionne- ment qui orne le lac de la Pluie, le pas du Crocodile et la salle du Grand Dôme.

La salle des Gands Gours, à la voûte basse à nombreuses coupoles, caractérise une galerie qui s'est formée en régime noyé. Au terminus de la visite, un monticule haut de quelques mètres occupe le centre de la galerie: il s'agit d'un lambeau de sédiments argilo-graveleux, entraîné par la rivière souterraine depuis l'extérieur, témoignant d'un ancien colmatage des galeries de Padirac.


  • Grottes de presque

  • Gouffre de La Fage